ENTRETIEN INDIVIDUEL SYSTEMIQUE



ENTRETIEN INDIVIDUEL SYSTEMIQUE

« Une information est une relation entre au moins deux éléments »

CECCHIN

La famille peut être considérée comme un système en ceci que tout changement d’un élément de ce système provoque dans une dynamique de rétroactions circulaires : des adaptations relationnelles visant à maintenir l’équilibre, l’homéostasie familiale.

Dans l’orthodoxie systémique, on a pu penser  « tous les membres de la famille ou personne ». Mais la réalité des situations et l’impératif des contextes peuvent amener à sortir de cette règle.

Travailler avec un membre de la famille en entretien individuel systémique privilégie les dimensions relationnelles de celui-ci, et va de ce fait provoquer des effets sur l’ensemble du système concerné.

Ce peut être aussi un entretien préalable à un travail avec le groupe familial ou constituer un choix stratégique de l’intervenant.

Ce mode de travail ne peut pas, par contre, être une série d’entretiens individuels avec les différents membres de la famille.

Faire des entretiens individuels systémiques, c’est créer un climat propice à l’amélioration des niveaux de performances individuels, tout en travaillant sur les interactions au sein de la famille ou de tout autre système.

Le cadre.

Comme dans toute intervention systémique, le cadre du(des) premier(s) entretien(s) est déterminant.

  • resituer la problématique

  • fixer les règles en fonction du contexte :

  • - qui porte le symptôme

  • - qui souffre ?

  • - à qui cela pose problème ?

en référence à « la demande » selon Neuburger (symptôme, souffrance et allégation)

  • co-construire les objectifs

La relation.

L’intervenant s’emploiera à ramener systématiquement l’individu aux relations qui ont exercé ou exerce une influence déterminante sur son évolution personnelle et son fonctionnement au sein de sa famille ou d’un système :

  • Rechercher les relations entre l’individu et sa famille ;

  • Remettre en scène les relations particulières de chaque individu vers chaque autre membre de la famille ;

  • Aider l’individu à avoir un self plus important par rapport à son environnement dans lequel il est souvent obligé de faire « comme si » ;

  • S’intéresser aux retentissements que l’individu peut avoir vis à vis des autres membres du système :

    • En quoi à votre avis, vous les aidez à faire ce qu’ils vous font ?

    • Comment imaginez-vous que votre mère, votre père voient les choses ?

  • L’intervenant systémique doit :

    • encourager la personne à s’exprimer, à dire ce qu’il n’a jamais pu dire en famille ;

    • apprendre à la personne à être parent d’elle-même, d’une partie d’elle-même ;

    • et aider cette partie à grandir ;

    • tenir compte que chaque membre a sa représentation avec une vision commune.

BOWEN partant de sa vision transgénérationnelle :

  • Etre présent et absent n’a pas le même sens ;

  • Faire prendre conscience de l’importance de l’absence des absents ;

  • Ce sont souvent les parents absents qui paient la séance ;

  • Nous portons tous nos absents en nous.

pouvait envoyer ses patients discuter sur les tombes de certains membres de leur famille.

Techniques d’intervention :

  • même bureau que pour les consultations familales avec plusieurs chaises ;

    • Où pourrait se mettre telle ou telle personne ?

  • Co construction : tenir compte que le patient est avec moi co construction avec ma conception personnelle ;

  • Evitez de recevoir un des deux membres d’un couple lorsque la demande est de travailler sur le couple au risque de dormir dans le lit conjugal…

  • Questionnement circulaire centré sur « que dirait ou ferait X ? » au lieu de « que penserait X ? »

  • La vie se passe essentiellement en dehors de l’intervention systémique, la dimension du temps est extrèmement importante ; cela fait partie du cadre.

  • Redynamiser nécessite du temps ; il est important de dire à la personne la confiance qu’on a en elle,

  • Le lien de dépendance est plus facilement réalisable avec un individu qu’avec une famille ; avec le risque que l’individu perde ses capacités d’autonomie avec la relation qu’il construit avec le thérapeute.

  • Place de l’intervenant :

    • Réfléchir à la place que l’on prend vis à vis de la personne : la question n’est pas « je la prends ou non » mais bien : à quoi ça peut servir dans le système ?

    • Voir à quelle place l’individu nous met :

      • par rapport à lui ainsi que par rapport à son système relationnel ;

      • Concevoir l’intervention comme la demande d’une relation de la personne avec l’intervenant pour reconstruire quelque chose que la personne a connu et qui n’existe plus (un juge, un père négatif,…)

Utilisation des outils systémiques :

Les sculpturations,

La carte familiale et relationnelle,

Génogramme,

Objets flottants.

Bernadette HERMAN, Jean-Pierre PIQUEMAL.